35 ans après la naissance du web, celui qui est considéré comme le père du web, Tim Berners Lee regrette l’orientation qu’il prend. Des regrets déjà émis pour lors des 30 ans du web…

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35 ans après la naissance du web, celui qui est considéré comme le père du web, Tim Berners Lee regrette l’orientation qu’il prend. Des regrets déjà émis pour lors des 30 ans du web…

L’utopie originelle du web : un espace libre et universel

A la fin des années 1980, au début des années 1990, Internet était un réseau principalement utilisé par la communauté scientifique et militaire. (Il ne faut pas confondre « Internet », réseau d’ordinateurs interconnectés, du web, outil de consultation des données).

Tim Berners Lee, alors ingénieur au CERN (Conseil européein pour la recherche nucléaire) imagine alors les liens hypertextes afin de lister et retrouver plus facilement les documents. Il définira ensuite les standards http, le langage HTML et le système d’adresse électronique unique, les URL. Il esquisse ainsi les bases du web.

Plutôt que de protéger cette invention et d’en tirer des redevances, Tim Berners Lee a pris la décision de tout mettre à disposition gratuitement. Son objectif est alors le suivant, si le Web doit devenir universel, il ne peut pas être un produit privé.

Vers une fausse gratuité : la captation des données personnelles

Le fait de rendre ouvert le web a permis une adoption massive de cette technologie. En quelques années les services déployés dessus se sont diversifiés : recherche, commerce en ligne, blogs, réseaux sociaux, logiciels en ligne, e-admininistation, etc.

Mais le web n’est plus entièrement gratuit. Si les utilisateurs n’ont pas toujours à payer pour consulter des pages ou publier du contenu, ils paient en cédant leurs données personnelles. L’utilisateur initialement imaginé comme explorateur et créateur est devenu un produit. L’accès gratuit fait place à une exploitation des traces numériques, échangés ensuite à des acteurs non choisis et qui peuvent faire de la publicité ciblée.

Tim Berners Lee critique également la structuration des algorithmes, qu’il estime conçus pour « créer une dépendance et nuire à la santé mentale ».

Quelques pistes d’évolution proposées

Tim Berners Lee propose également quelques pistes pour remédier à ces déséquilibres :

  • Le projet Solid, développé avec son équipe au MIT est un standard open-source pour remettre l’utilisateur au centre. Les applications doivent alors demander l’accès aux données. L’utilisateur contrôle ce qu’il accepte
  • Tim Berner Lee propose également de regrouper les données de façon plus responsable et que l’utilisateur soit réellement propriétaire de son profil.
  • Enfin, il alerte également sur le danger d’une gouvernance de l’IA capturée par les grandes entreprises, si les règles ne sont pas posées dès à présent.

Pour Tim Berners Lee, le web peut retrouver sa vocation initiale : un espace d’échange, d’entraide et de création qui dépasse les frontières culturelles. Le créateur du web croit qu’il est encore possible de redonner du pouvoir aux individus et de reconquérir le web.

Pour aller plus loin :

Sources :