Il est fréquent de diffuser ses photos sur internet. Souvenirs, notoriété…
Pourtant, Internet n’oublie rien, les réseaux sociaux sont accessibles à tous et avec l’IA, votre identité peut être détourné encore plus facilement qu’avant.

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Il est fréquent de diffuser des photos sur internet :

Photo d’un bon moment passé avec ses enfants pour la partager auprès de celles et ceux qui ne sont pas là.

Selfie pour valoriser l’algorithme d’un réseau social, vidéo réel, conférence youtube, identification lors d’un networking… et votre notoriété augmente dans l’algorithme de recommandation…

Pourtant, Internet n’oublie rien, les réseaux sociaux sont accessibles à tous et avec l’IA, votre identité peut être détourné encore plus facilement qu’avant.

La pratique du Sharenting

Nombreux sont les parents à diffuser les photos de leurs enfants ou de leurs proches sur les réseaux sociaux. Parfois de façon ouverte au grand public. Parfois en mode restreint. Parfois sur des canaux plus fermés, mais appartenant quand même à des GAFAM (par exemple whatsapp qui appartient à Méta).

Le terme de sharenting est même apparu. Contraction de Share (partager) et de parenting (parentalité), il définit le fait de diffuser des photos de ses enfants sur internet.

C’est peut-être votre cas.

L’image diffusée sur les réseaux sociaux peut être détournée à des fins malveillantes de plus en plus facilement :

  • Détournement de l’image pour créer des faux profils sur internet et vous faire dire ce que vous ne souhaitez pas
  • Création de contenu pédopornographique pour les plus jeunes ou de deepfake pornographique. Ainsi selon le rapport de la Fondation pour l’Enfance, 50 % des images ou vidéos d’enfants échangées sur les forums pédocriminels ont été initialement publiées par leurs parents via des réseaux sociaux.
  • Harcèlement, cyberharcèlement, etc.

Cette vidéo de Deutsche Telekom met bien en avant les différents risques :

Vous retrouverez cette vidéo avec un sous-titrage français ici : http://www.culturepub.fr/videos/a-message-from-ella/

Plusieurs enfants ont porté plainte contre leurs parents pour diffusion de leur image sans leur consentement.

Une aspiration des données par Clearview AI pour la reconnaissance faciale

Mais les enfants ne sont pas les seules victimes possibles.

L’entreprise Clearview AI a aspiré de nombreuses photos sur internet pour nourrir son outil de reconnaissance faciale. Elle a été condamnée dans de nombreux pays, notamment en France, en Italie, au Royaume Unis, etc. pour avoir aspiré des photos accessibles sur internet. L’entreprise s’en défend indiquant que le contenu est librement accessible. Mais librement accessible ne signifie pas qu’il n’y a pas de droits associés.

Si vos photos ont été aspirées, il est trop tard…

Une arnaque au président par deepfake

Enfin, en 2024, un comptable a été victime d’une arnaque au président par fausse visioconférence.

Il a reçu dans un premier temps un mail. Il suspecte une escroquerie. Mais une visioconférence est organisée. Il reconnait son patron et ses collègues (qu’il connait par ailleurs). Les transactions sont effectuées pour 26 millions de dollars.

Hélas, il s’agissait d’une vidéo créée par Deepfake à partir de vidéos retrouvées sur internet…

Demain, ce sera peut-être le deepfake de votre enfant, en voyage à l’étranger qui vous appellera via WhatsApp parce qu’il a besoin d’argent…

A l’heure ou les outils et usages numériques évoluent, il est important de questionner nos pratiques actuelles et passées pour en mesurer les risques.  

Sources :